• 19.03.2021
  • Fabien Dunand
  • Blog
Les Suisses achètent plus de fromages -  Image de HNBS de Pixabay
Image de HNBS de Pixabay

Effet Covid ?

Les Suisses achètent plus de fromages et moins de chocolat

L’information a quelque chose de cocasse. En 2020, année largement marquée par la pandémie de coronavirus, les Suisses ont acheté plus de fromages et plus de biscuits, mais moins de chocolat !

L’année dernière, la consommation de fromages a augmenté en Suisse pour atteindre 23,1 kg en moyenne par habitant, soit 1,2 kilo de plus qu’en 2019 (+5.5%). Cette forte hausse a largement compensé la chute de la consommation dans le secteur de la restauration.

La progression constatée est pour moitié imputable à la catégorie « fromage frais et séré », le commerce de détail ayant enregistré une augmentation d’environ 16% dans ce secteur. A titre de comparaison, la vente de fromages pour la fondue n’a augmenté que de 3.7%.

Comment expliquer ça ? La fermeture temporaire des frontières en raison de la pandémie a sans doute joué un rôle puisqu’elle a entraîné une hausse générale des achats de denrées alimentaires dans le commerce de détail en Suisse. Il est donc possible que cette augmentation des ventes de fromages résulte simplement, du moins en grande partie, du recul du tourisme d’achat (Communiqué de Swissmilk, 13 mars 2021).

En 2020, les Suisses ont également davantage consommé de biscuits que l’année précédente. La consommation moyenne par habitant s’est élevée à 5,5 kg, soit une augmentation de plus de 5%.

Mais comme pour les fromages, dont un tiers de la consommation vient de l’étranger, les biscuits importés en ont davantage profité (+12%) que les biscuits suisses (+2.4%). Autre signe : alors que la vente des produits standards (petits beurres, biscuits aux noisettes ou aux amandes, biscuits de Noël, etc.) a progressé de plus 3.5%, celle des spécialités (biscuits au chocolat, flûtes fourrées, par exemple) a régressé de 3% (Communiqué de Biscosuisse, 9 mars 2021).

On pourrait interpréter cela comme un besoin accru de douceurs dans une période peu réjouissante. Mais cela ne semble pas être le cas. Comment expliquer, sinon, la baisse de la consommation de chocolat.

L’année dernière, la consommation de chocolat par habitant a plongé à un niveau qu’elle n’avait plus connu depuis quarante ans dans notre pays. Elle est retombée pour la première fois depuis 1982 au-dessous de 10kg, à 9,9 kg. Cette désaffection s’est faite surtout au détriment du chocolat fabriqué en Suisse, car les ventes de chocolat importés ont augmenté de 1.8% (Communiqué de Chocosuissuisse, 1er mars 2021).

Manifestement, le goût supposé plus prononcé des Suisses pour les achats de proximité ne se vérifient pas dans les faits, en tout cas pour ces catégories de produits. A cela s’ajoute une autre conséquence fâcheuse : la perte de compétitivité de l’industrie alimentaire suisse.

Deux exemples.

  1. En 2018, la Suisse exportait des biscuits vers 85 pays à travers le monde. On ne comptait plus que 70 pays destinataires en 2019 et 62 en 2020.
  2. Parallèlement à l’augmentation des importations, les exportations de chocolats suisses ont chuté en 2020 : - 11.5 %. Alors qu’en 2017, une fabrique chocolatière devait fermer ses portes après avoir délocalisé sa production en France, une autre a dû définitivement fermé ses portes en 2020. Il ne reste plus que 16 fabriques de chocolat en activité en Suisse. Et dans l’ensemble du secteur, le nombre d’employés a diminué de 4,8% en 2020.

Tout va bien.

 
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Effet Covid ?

Les Suisses achètent plus de fromages et moins de chocolat

L’information a quelque chose de cocasse. En 2020, année largement marquée par la pandémie de coronavirus, les Suisses ont acheté plus de fromages et plus de biscuits, mais moins de chocolat !

L’année dernière, la consommation de fromages a augmenté en Suisse pour atteindre 23,1 kg en moyenne par habitant, soit 1,2 kilo de plus qu’en 2019 (+5.5%). Cette forte hausse a largement compensé la chute de la consommation dans le secteur de la restauration.

La progression constatée est pour moitié imputable à la catégorie « fromage frais et séré », le commerce de détail ayant enregistré une augmentation d’environ 16% dans ce secteur. A titre de comparaison, la vente de fromages pour la fondue n’a augmenté que de 3.7%.

Comment expliquer ça ? La fermeture temporaire des frontières en raison de la pandémie a sans doute joué un rôle puisqu’elle a entraîné une hausse générale des achats de denrées alimentaires dans le commerce de détail en Suisse. Il est donc possible que cette augmentation des ventes de fromages résulte simplement, du moins en grande partie, du recul du tourisme d’achat (Communiqué de Swissmilk, 13 mars 2021).

En 2020, les Suisses ont également davantage consommé de biscuits que l’année précédente. La consommation moyenne par habitant s’est élevée à 5,5 kg, soit une augmentation de plus de 5%.

Mais comme pour les fromages, dont un tiers de la consommation vient de l’étranger, les biscuits importés en ont davantage profité (+12%) que les biscuits suisses (+2.4%). Autre signe : alors que la vente des produits standards (petits beurres, biscuits aux noisettes ou aux amandes, biscuits de Noël, etc.) a progressé de plus 3.5%, celle des spécialités (biscuits au chocolat, flûtes fourrées, par exemple) a régressé de 3% (Communiqué de Biscosuisse, 9 mars 2021).

On pourrait interpréter cela comme un besoin accru de douceurs dans une période peu réjouissante. Mais cela ne semble pas être le cas. Comment expliquer, sinon, la baisse de la consommation de chocolat.

L’année dernière, la consommation de chocolat par habitant a plongé à un niveau qu’elle n’avait plus connu depuis quarante ans dans notre pays. Elle est retombée pour la première fois depuis 1982 au-dessous de 10kg, à 9,9 kg. Cette désaffection s’est faite surtout au détriment du chocolat fabriqué en Suisse, car les ventes de chocolat importés ont augmenté de 1.8% (Communiqué de Chocosuissuisse, 1er mars 2021).

Manifestement, le goût supposé plus prononcé des Suisses pour les achats de proximité ne se vérifient pas dans les faits, en tout cas pour ces catégories de produits. A cela s’ajoute une autre conséquence fâcheuse : la perte de compétitivité de l’industrie alimentaire suisse.

Deux exemples.

  1. En 2018, la Suisse exportait des biscuits vers 85 pays à travers le monde. On ne comptait plus que 70 pays destinataires en 2019 et 62 en 2020.
  2. Parallèlement à l’augmentation des importations, les exportations de chocolats suisses ont chuté en 2020 : - 11.5 %. Alors qu’en 2017, une fabrique chocolatière devait fermer ses portes après avoir délocalisé sa production en France, une autre a dû définitivement fermé ses portes en 2020. Il ne reste plus que 16 fabriques de chocolat en activité en Suisse. Et dans l’ensemble du secteur, le nombre d’employés a diminué de 4,8% en 2020.

Tout va bien.